Les fusions-acquisitions dans le secteur du high-tech et de la santé élèvent la valeur des entreprises à des montants jamais atteints. Les sociétés de grande envergure s’acquièrent à douze fois plus l’Ebitda partout tandis que les petites et moyennes entreprises de la zone euro se rachètent à 11, 6 fois.
Le prix n’est plus un critère d’achat. Tant les entrepreneurs que les fonds rachètent des sociétés. L’attrait de plus en plus grandissant des entreprises spécialisées dans la santé et le high-tech aidant, les prix d’acquisition des entreprises de grande envergure comme celles de la zone euro a grimpé.
Après le covid, le prix médian d’une société spécialisée dans le domaine médical comme les cliniques, les laboratoires ou les biotechs se chiffre à 16, 6 fois l’Ebitda qu’importe sa localisation. Aux États-Unis, celui-ci est de 20, 8 fois, une première dans l’histoire depuis la crise financière.
Début 2021, Steris, l’entreprise américaine qui se spécialise dans la fabrication de matériel médical a de ce fait racheté son rival Cantel Medical à 4, 6 Mds de dollars, 26 fois son Ebitda.
La hausse est la même dans le monde du high-tech, les valorisations ont augmenté à 15, 6 fois, un niveau jamais atteint. La digitalisation progressive de l’économie en est la principale cause. En Europe, les prix ont augmenté à 15, 1 fois l’Ebitda tandis qu’aux États-Unis, quoiqu’ayant un peu baissé, ils sont arrivés à 17, 1 fois si 18, 9 fois l’année dernière.
Aussi, depuis la crise financière de 2008, le prix médian des rachats de société est de 12, 2 fois l’Ebitda tous secteurs confondus des biens, que ce soit du médical ou de consommation.
Les secteurs de la santé et de la tech les plus concernés
Cette hausse de prix d’acquisition concerne surtout les entreprises de grande envergure, mais aussi les petites et moyennes entreprises dans la zone euro. Les valorisations de ces dernières sont arrivées jusqu’à 12, 8 fois, surtout dans les domaines de la santé et de la tech si celles des autres secteurs n’était que de 10, 7 fois. Pourtant, ces transactions ont beaucoup compté pour les 50 % des fusions-acquisitions de petites et moyennes entreprises de la zone au 2nd trimestre.
Les laboratoires Cerba qui sont récemment passés sous contrôle du fonds d’investissement suédois EQT pour 4, 5 Mds d’euros ont affirmé avoir payé 1, 2 Mds pour Lifebrain, le N°1 italien du diagnostic, moyennant douze fois son Ebitda anticipé de 2021, et 24 fois son résultat d’exploitation de 2019, avant la pandémie.
La valeur médiane de cession des petites et moyennes entreprises européennes a ainsi augmenté et atteint un niveau jamais vu auparavant, de 11, 6 fois l’Ebitda pour la totalité des secteurs. Le pourcentage des transactions conclues à plus de 15 fois, était de 24 % depuis 2018.
L’acquisition à des prix exorbitants, 12 fois l’Ebitda, des petites et moyennes entreprises de la zone euro par les fonds d’investissement a haussé à son plus haut niveau, l’indice des valorisations.
Aussi bien en Europe que dans les autres continents, cette hausse vient principalement de la forte concurrence à laquelle se livrent les fonds d’investissement qui disposent de beaucoup de liquidités. En effet, par rapport au 1er trimestre, ils ont déboursé moins, de 12, 9 fois au 2nd trimestre, alors que les industriels n’ont payé que 10, 7 fois.
Le nombre des transactions de private equity dans tous les secteurs a de quoi étonner. 24 Mds de dollars d’acquisitions ont été effectués dans l’Hexagone à fin juillet, un montant jamais réalisé à la même période de l’année depuis la fin des années 90, et 8 fois plus par rapport à l’année précédente.
Il en est de même pour le private equity en Europe qui enregistre aussi des montants historiques de 170 Mds de dollars de deals, et de 609 Mds de dollars dans le monde.
C’est à se demander s’il ne s’agit d’un phénomène de bulle. Ce n’est pas le montant des opérations qui fait peur, mais de l’inflation de la dette de rachat, ce qui pousse à se poser certaines questions.